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6 IO MEMOIRES DE PIERRE DE LESTOILE.
son fie nos cloches par la force de la voix dû. peuple qui crioit vive le Roi ! chacun s'éclatant à qui mieux mieux, excepté quelque petit reste qui faisoit, ou pour le duc de Mayenne, ou pour le duc de Nemours.- Il n'y out ruë ni carrefour où Ton n'aye fait feu de joye, et «rule les armes et livrées d'Espagne, de Savoye, de Nemours, et l'effigie de la Ligue, qui fut feinte et peinte en forme de sorciere. En un méme instant fu rent les armes du Roy partout, aux places et barricades.
• « L6** serviteurs du Roy firent libéralité au peuple, tenans tables ouvertes, et bu voient à la santé de Sa Majesté. Sur les deux heures après midy, mondit sieur colonel entra dans la ville à pied, botté et éperonné, accompagné des sieurs d'Andelot, de Chevrieres et de Saint-Forgeu., de Bot héron, La Liegue, La Baume, de Mures, et plusieurs autres gentilshommes du pays, tous avec l'écharpe blanche. Ledit sieur colonel étant entré, on advisa à ce qui restoit pour la sureté de la ville ; et à là requête et cri du peuple, furent démis de leurs charges sept echevins : sçavoir, Amable Turry, JeanBaptiste Regnard, Pousson, Bernard, Guillaume Gella, Charles Noyrat de Berny, et Claude Du Rubis, cy-de-vant conseiller au siege presidial, et procureur de la maison de ville, qu'on peut appeller le flambeau de Lyon, et qui, par son livre imprimé en 158g, et par toutes-ses paroles, a tellement blasphème contre la memoire du feu Roybet contre Sa Majesté régnante, qu'il ne peut plus vivre au monde qu'à la honte de tous les François; Ce dernier avoit- été suspendu de sa charge depuis l'emprisonnement du duc de Nemours.
Au lieu des sept echevins démis, ont été créez mes-
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